samedi 18 octobre 2025

fable, fabulation, affabulation

Une fable est ce qui sert de matière, de sujet à un récit ; l'ensemble des faits constituant le fond d'une œuvre ; un sujet de conversations, de propos souvent ironiques ou défavorables concernant les faits et gestes d'une personne ; un récit, le plus souvent symbolique, dans lequel l'imagination intervient pour une grande part ; un récit ayant trait à l'Antiquité, relatant notamment les hauts faits des dieux et des héros de la mythologie ; un court récit allégorique, le plus souvent en vers, qui sert d'illustration à une vérité morale ; une allégation fausse, récit mensonger. Ce nom est emprunté au latin classique fabula « propos, paroles » d'où « récit fictif, pièce de théâtre, narration, conte, apologue ».

la Fable était l'ensemble des récits mythologiques.

Une fable-express était un court récit humoristique, en vers, se terminant par un calembour en guise de moralité.

Un fabliau est un conte populaire en vers, satirique ou moral. Le pluriel est des fabliaux. Ce nom est dérivé de fable, fabliau étant la forme picarde de l'ancien français fablel, fableau.

Une fablière, un fablier sont des fabulistes, des auteurs de fables ; des personnes qui donnent pour historiques des faits inventés. On a désigné ainsi La Fontaine. Un fablier est un recueil de fables. Ce nom est dérivé de fable.

On a lu fabulaire, qui relève de la fable, qui est créé par l'imagination.

Une fabulation peut être synonyme d'une affabulation, l'organisation des faits constituant le fond d'une œuvre littéraire. Elle désigne un récit imaginaire et l'ensemble des récits à caractère imaginaire se rapportant à l'histoire d'une nation, à la mythologie. En psychologie, c'est la tendance à présenter des récits imaginaires, de façon plus ou moins organisée et cohérente, comme étant réels. En philosophie, c'est l'activité de l'imagination. Ce nom est une formation savante sur le latin classique fabula « propos, paroles » « récit fictif, pièce de théâtre, narration, conte, apologue », duquel provient aussi le nom (une) fable.

Le verbe fabuler (présenter comme réels des faits imaginés par l'esprit ; construire une œuvre sous forme de fable, de récit d'imagination) emprunté au latin fabulari « parler, causer, bavarder » et « inventer une histoire, une fable », a été refait sans doute au sens moderne en rapport avec fabulation.

On a lu aussi fabuliser, transformer des faits réels en récits fabuleux.

De même le mot fabulatrice, fabulateur (ceux qui présentent comme réels des récits imaginaires ; l'adjectif qui est relatif à la faculté d'imagination) est emprunté au latin classique fabulator « auteur de récits, conteur, fabuliste » ; le terme moderne est sans doute refait sur fabulation par substitution du suffixe.

L'adverbe fabuleusement signifie à la manière des fables et des récits légendaires ; d'une manière extraordinaire, dépassant l'imagination.

L'adjectif fabuleux, fabuleuse, qualifie ce qui a trait aux légendes, au merveilleux, aux récits élaborés par l'imagination ; ce qui se rapporte à la mythologie de l'Antiquité ; ce qui présente le caractère imaginaire inhérent à la fable, qui relève de l'irréel, de la fiction ; ce qui semble imaginaire, offre un caractère extraordinaire, invraisemblable, tout en étant réel ; ce qui est considérable par ses proportions : dont l'importance dépasse l'imagination. Les âges fabuleux, les temps fabuleux sont les époques les plus reculées de la vie d'un peuple, où l'histoire et la légende se confondent. C'est fabuleux ! c'est admirable ! c'est étonnant ! Le mot fabuleux est emprunté au latin fabulosus « qui tient de la fable, légendaire ». On a lu une fabulosité pour une chose fabuleuse.

Une, un fabuliste sont des écrivains qui composent des fables. Ce nom est une formation savante sur le latin classique fabula (voir : fable).

Une affabulation était une morale énoncée au début ou plus généralement à la fin d'une fable, d'un apologue et une moralité tirée d'un évènement symbolique. Elle a ensuite désigné une organisation méthodique d'un sujet en « fable », c'est-à-dire en intrigue d'une pièce de théâtre, en trame d'un récit imaginaire. C'est maintenant un récit inventé de toutes pièces. Ce nom est emprunté au bas latin affabulatio « moralité d'une fable » attesté depuis la fin du 5ème ou le début du 6ème siècle au sens de « moralité d'une fable », non attesté en latin médiéval. Les autres sens ne sont attestés ni en bas latin, ni en latin médiéval ; ils sont peut-être le fait d'un néologisme formé sur fable au sens « trame d'une œuvre d'imagination » et qui signifierait proprement « mise en forme (ad-) de fable ».

Le verbe affabuler (20ème siècle) signifie organiser en épisodes continus le thème d'une œuvre d'imagination ; arranger la réalité à sa manière ; présenter comme réels des faits imaginés par l'esprit. Il est dérivé du radical d'affabulation. D'où : une affabulatrice, celle qui présente comme réel ce qu'elle a imaginé et un affabulateur, celui qui présente comme réel ce qu'il a imaginé.

Le verbe hâbler est emprunté à l'espagnol hablar « parler », du latin fabulari « parler, converser », dérivé de fabula (fable). Le sens péjoratif est dû à l'idée que les Français du 16ème siècle se faisaient du tempérament espagnol.

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